Les
Chemins Ruraux
: un patrimoine en Danger ?
Les chemins sont des éléments structurants
et
constitutifs de nos paysages, auquels ils impriment une large part
de leur identité,;ils irriguent et drainent l'espace,.ils
orientent et canalisent les circulations rurales, il délimitent et
matérialisent la complémentarité fonctionnelle des espaces.
Leur
conservation permet de maintenir les haies qui les bordent ils sont source de
biodiversité faune flore, lieux de nidifications et corridors
biologiques, ils retiennent les eaux de ruissellement ,et
réduisent l’érosion des sols.
Il existe
plusieurs catégories de chemins avec des statuts différents: chemins
privés, d'exploitation,de servitude, de propriété foncière, de
halage, forestiers, du littoral etc...
Notre
propos concerne ici "les chemins ruraux"
Sur les
plans cadastraux il se distinguent pour ne pas avoir de numéro, ils
ne sont pas enregistrés dans la voirie communale et figurent dans
les divers inventaires établis par les communes depuis 1828 .
Ces
"les chemins ruraux" sont indispensables aux agriculteurs, aux
forestiers et nécessaires pour, randonneurs, vététistes, cavaliers, promeneurs, chasseurs etc... car ils ont le statut particulier
d'être ouvert à la circulation du public.
Malheureusement de nombreux “chemins ruraux” sont aliénés avant de
s'effacer peu à peu par manque d'entretien.
Entre 1945
et 2000, 200000km de "chemins ruraux" ont disparus soit 20% du
total existant à la fin de la guerre.
Tout ce
vieux réseau qu'on déchire, ce sont des traits précieux du visage de
la France que l'on fait disparaître. C'est de l'Histoire, de la
nature que l'on supprime Même embroussaillé un chemin rural a un
rôle (faune flore.) Qui peut dire que demain ce chemin ne sera pas
utile pour l'activité humaine ?
Un
peu d’histoire
:
De tous
temps l'activité humaine a amené la création de chemins , ces
chemins d'usage étaient inclus dans des domaines privés .
1836
Afin de
faciliter la circulation dans une société en développement et en
complément du cadastre ( 1807) la loi du 25 mai 1836 donne pouvoir
aux préfets de créer les chemins vicinaux qui deviennent ainsi
propriété des communes moyennant indemnisation des propriétaires des
terrains . Un inventaire des chemins ,très détaillé ,est dressé (
voir archives des communes )
1881
: Le législateur confirme
L'expression "chemin rural" apparaît pour la première fois dans la
loi du 20 août 1881. Les communes en établissent un inventaire
détaillé ces chemins sont ouverts à la circulation du public , non
prescriptibles et appartiennent au domaine public
1959
: Définition actuelle de la voirie rurale
ordonnance du 7 janvier 1959: afin de développer une agriculture en
pleine transformation rendue nécessaire par la mise en vigueur du
marché commun ,
les chemins ruraux et sentes rurales: relèvent désormais du domaine
privé communal. . Les communes n' ont pas obligation d'entretien,
mais ont un devoir de conservation. Ils sont toujours affectés à
l’usage du public mais prescriptibles .Le maire y exerce les
pouvoirs de police art 161-5 du code rural .
1969
: Circulaire du ministère de l'Intérieur du 18 décembre 1969
Elle demande aux communes de dresser un inventaire des chemins
ruraux. Cet inventaire le double avantage de constituer une preuve
de la propriété de la commune, et de permettre, le jour où il est
établi d'interrompre une prescription en cours
1983 : Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de
Randonnée (PDIPR)
Institué par la loi du 22 juillet 1983, le PDIPR a pour but de
favoriser la découverte des sites naturels et des paysages ruraux en
développant la pratique de la randonnée, garantir la continuité des
itinéraires et la conservation des chemins ruraux. Dès lors qu'un
chemin est inscrit au PDIPR, il est protégé.
L’Intérêt
général
il est
clair que l’intérêt général doit primer sur ces agissements
illégaux de ceux qui s’approprient ou dégradent ce bien public que
sont les chemins ruraux
La protection des paysages
intègre la préservation des chemins des
sentiers et des haies qui les bordent.
Statuts
les
chemins ruraux :
l
Ils appartiennent au domaine privé de la commune
l
.Ils sont affectés à la circulation publique du fait de leur
destination ,de la pratique générale et continue ou d’actes réitérés
de surveillance et d’entretien de la voirie par l’autorité communale
l
Tout chemin affecté au public est présumé jusqu’à preuve du
contraire appartenir à la commune
Lorsqu’un
obstacle s’oppose à la circulation sur ce chemin , le maire doit y
remédier d’urgence au titre de ses pouvoirs de police ( code rural
art 161-5 ,en plus de ses pouvoirs de police générale ) notamment
pour assurer la sûreté et la commodité du passage (CE 14560 du
29/12/99 Commune de Breteau et R 161-11).
Toute
fermeture d’intérêt strictement privé est indéfendable vis à vis de
la collectivité c’est pourquoi le maire doit intervenir au titre
de l’article R 161-14 du code rural pour protéger l’intégrité des
chemins ruraux , il est expressément fait défense de nuire
aux chaussées des chemins ruraux
En fait,
beaucoup de maires répugnent à tenter de récupérer les portions de
chemins ruraux que certains riverains se sont appropriées. Pourtant
la loi leur en donne la possibilité au titre de leur charge de
police rurale et le riverain fautif serait condamné au pénal.
Véhicules terrestres à moteurs
La loi du 3
janvier 1991 codifiée dans le code de l’environnement fixe le
principe général :« la circulation des véhicules terrestres à moteur
en dehors des voies ouvertes à la circulation publique est
prohibée »
Voir
circulaire Nelly Ollin du 6 décembre 2005
le
maire peut réglementer ou interdire le passage de certains types
d’engins à la condition de motiver cette restriction par un motif
d’intérêt général. L’interdiction doit être matérialisée.
- une
jurisprudence constante admet que les simples sentiers non
accessibles ou très difficilement circulables pour des véhicules non
adaptés sont présumés fermés à la circulation des véhicules
terrestres à moteur même en l’absence de signalisation ou de
dispositifs de fermeture.
Que
souhaite Gandelu Loisirs
Ÿ Inciter
les communes à conserver, protèger les chemins ruraux et les haies
qui en sont partie intégrante.
Ÿ
Sensibiliser
les association d’utilisateurs et le grand public de l’intérêt
biologiquement économique et ludique de chemins ruraux.
Ÿ Avoir
un rôle de veille et une action de conservation des chemins ruraux
par le dialogue, le compromis.
Ÿ
Rassembler
toutes les pratiques terrestres pour une cohabitation équilibrée des
utilisateurs de ces espaces sensible .
Ÿ
Favoriser
les activités paisibles et réguler la circulation des véhicule
terrestres à moteurs dans le respect de la nature et de la
législation en vigueur ( code rural L et R 161-1)
et suivants
Ÿ
Organiser
des actions de communication et de sensibilisation, auprès des
associations des commissions communales, des utilisateurs isolés etc…
Ÿ
Servir
de médiateur dans les conflits en créant une compétence juridique
afin de préserver les chemins ruraux.
Ce que nous souhaitons dénoncer
La disparition des chemins ruraux, par négligence ou par
intérêt,
La
destruction des haies et des talus
La
dégradation de l’assiette des chemins
L’abus
de l’emploi des débroussaillants chimiques
La mauvaise maîtrise du débroussaillage mécanique ,la mutilation des
arbres
Le manque de civisme de ceux qui polluent et dégradent les
chemins.
Pour toutes
informations ( chemin labouré , clôturé , dégradé , en procédure
d'aliénation )
contactez
: Jacky Boucaret 0612842096
Un
chemin rural est anormalement barré par une clôture;que faire ?
Il y a 3
possibilités d’actions totalement gratuites :
1 - Il est
possible de faire intervenir (gratuitement) le conciliateur qui
tient des permanences à la mairie du canton. En préalable, adresser
un courrier à l’auteur des barrages et suite à son inaction à
l’issue d’un délai d’un mois, demander audience au conciliateur en
s’adressant à la mairie du canton. Se munir de la lettre envoyée et
d’une copie du plan cadastral certifiée par le service du cadastre,
et d’une copie du Code rural en particulier de l’article R 161.14,
ou lui préciser que vous agissez en vertu de cet article, que ce
chemin rural fait liaison d’un itinéraire.
2 - L’envoi
d’une lettre recommandée AR au maire. Lister sur la même lettre tous
les chemins ruraux barrés de la commune qui vous intéresse afin de
ne faire qu’une seule démarche. Vous signalez ainsi l’utilité
publique et les entraves à la libre circulation. Dès lors, en droit,
la situation est tout autre. Attention, votre lettre recommandée
doit être précise, elle doit signaler les entraves et demander le
rétablissement de la libre circulation. Ne dites pas "ce chemin
rural nous serait utile".
Le maire,
ayant été informé, a des devoirs et des obligations. En cas
d’inaction et de silence de sa part après un délai de 4 mois, vous
pourrez lui expédier une nouvelle recommandée de recours gracieux
face à cette décision implicite de refus d’agir.
3 - Le
dépôt d’une plainte (contre X) en gendarmerie en signalant les
entraves à la libre circulation. Elle évite l’action vers le maire
et concerne l’auteur des barrages. Se procurer auprès du cadastre
une copie du plan cadastral mentionnant bien le ou les chemins
ruraux concernés.

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