Les notes entre-
parenthèses et italiques sont des compléments d'information que
je me suis permis d'ajouter au texte initial
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Notice historique de
Gandelu
annales de la société
historique et archéologique de Château-Thierry ( parues en 1875)
6 ème
partie
Le duc et la
duchesse de Piney reçurent dans leur Château de Gandelu, au mois
d'octobre 1610, le jeune roi Louis XIII qui se rendait à Reims pour
être sacré.
« Louis XIII rapporte Jean Hérouard dans
ses mémoires, arrive le lundi 11 octobre à 4 heures et demie, au
château de Gandelu, à 6 heures et demie, soupé. il va chez la reine;
à 8 heures, il entre en carrosse et part de Gandelu. Il va au
Buisson, maison à M le vicomte d’Oulchy, près de Coincy; à 4 heure
à Fère en Tardenois «
Madeleine de
Montmorency mourut en décembre 1615; Henri de Luxembourg fut emporté
cinq mois après par une fièvre pestilentielle ' 23 mai 1616)
Marguerite de Luxembourg, fille
unique avait épousé, le 28 avril 1607, René Potier, seigneur de
Tresmes ; elle hérita de la terre de Gandelu.
René Potier, au moment de son
mariage, était uniquement bailli et gouverneur du Valois. Il ne fut
chambellan du roi et gouverneur de Chalons que l'année d'après son
mariage et même dix huit mois et trois mois après, capitaine des
gardes du corps qu'il acheta à M de Praslin. Il poussa après sa
fortune, à force d'années, jusqu 'à devenir duc et pair à l'étrange
fournée de 1663.
Marguerite de Luxembourg mourut à Paris, le
8 août 1645 et rené Potier le 1er février 1670.
La terre de Tresmes avait été érigée en
comté en 1608, puis en duché en 1648 ( armes de rené Potier:
écartelé au 1 d’azur à la bande d’argent, accompagné de deux dragons
qui est Baillet ; au 2 d’or, au chef de gueules chargé au franc
quartier d’un écusson de Montmorency dont le premier quartier est
chargé d’une étoile de sable qui est Aunoy; au 3 de Montmorency : au
4 d’argent au chef de gueules et au lion d’azur armé, lampassé et
couronné d’or sur out qui est Vendôme ancien et sur le tout de
Potier qui est d’azur à deux mains d’extre. D’or au franc quartier
citrique d’or et d’azur. La seigneurie de Gandelu fut érigée en
marquisat et René Potier obtint le 1à mars 1651,des lettres
patentes du roi qui en distrayait la mouvance de Château-Thierry,
et l’attribuait à la grosse tour du Louvre.
M De Bouillon duc de Château- Thierry donna
son consentement le 15 mars 1651 et les lettres furent enregistrées
au Parlement de Paris et à la cour des comptes au mois de juin
1652.
De nombreux enfants issus du mariage de René
Potier et de Marguerite de Luxembourg, il ne survivait en 1870 Qu’un
fils et trois filles : Léon, Louise Henriette, Louise, Anne
Madeleine, Louis l’ainé, Marquis de Gèvres, était mort en 1645,et
François, Marquis de Gandelu puis Marquis de Gèvres en 1646.
René Potier s’étai démis en 1669 en faveur
de Léon Potier, son fils, de son duché pairie de Tresmes, dont le
titre fut changé en Duché de Gèvres par lettres patentes de juillet
1670.
Léon Potier (Armes de Léon Potier : Parti de trois coupé
d’un qui font huit quartiers, au 1 de Luxembourg, au 2 de Bourbon,
au 3 de Savoie, au 4 de Lorraine, au 5 et 1 de la pointe de Baillet,
au 2 de Launoy, au 3 de Montmorency, au 4 de Vendôme ancien, sur le
tout de Potier) Duc de Gères , Marquis de Gandelu etc…avait épousé
Marie-françoise Angélique du Val fille unique de Fontenay Mareuil
,Ambassadeur de France à Rome , du temps de l’entreprise du duc de
Guise à Naples . De ce mariage : François-Bernard, Léon, Louis,
Jules-Auguste, François-Charles, Marie-Thérèse,
Marie-Jeanne-Félicie-Rosalie, Suanne-Angélique, Magdeleine-Armande
et Charlotte-Julie.
Le duc de Gèvres vécut jusqu’à un age fort
avancé. Le duc de Saint-Simon en fait portrait curieux dans ses
mémoires « ce vieux Gèvres était mari le plus cruel d’une femme
de beaucoup d’esprit, de vertu et de biens, qui se sépara de lui, et
le père le plus dénaturé d’enfants très honnêtes gens qui fut
jamais; ses équipages étaient superbes en chevaux, en harnois, en
voitures en livrées qui se renouvelaient sans cesse, et ses écuries
pleines des plus rares chevaux de monture, sans en avoir jamais
monté un depuis plus de trente ans ; son domestique prodigieux; ses
habits magnifiques et ridicules pour son age. Quand on lui parlait
de ses grands revenus, du mauvais état de ses affaires malgré sa
richesse, du désordre de sa maison et de l’inutilité et de la folie
de ses dépenses, il se mettait à rire et répondait qu’il ne le
faisait que pour ruiner ses enfants »
La Duchesse de Gèvres mourut au château de
Mareuil, séparée de son mari le 11 octobre 1702. Le duc, agé de 82
ans ,se remaria au commencement de l’année suivante à Françoise de
Romillé de la Chenelaye et mourut le 9 décembre 1701 .
François-Bernard Potier, duc de Tresmes,
son fils ainé, avait depuis longtemps la survivance de sa
charge et de la capitainerie de Monceaux; il eut le lendemain de
cette mort le gouvernement de Paris ,il fut duc de Gèvres, ,
Marquis de Gandelu etc….( armoiries : écartelé au 1 de Luxembourg
,au 2 de Bourbon,au 3 de Lorraine au 4 de Savoie sur le tout de
Potier ). Il avait épousé, le 15 juin 1690 Madeleine Louise
Geneviève de la Seiglière dont il eut : François-Joachim duc de
Gèvres , louis- Léon Marquis de Gandelu, Etienne-René qui fut
évêque comte de Beauvais, cardinal de Gèvres et Marie-Françoise
Le Marquis de Gèvres , l’aîné de ses
enfants, s’allia à Melle Mascranny; ce mariage ne fut pas heureux .
La marquise intenta contre son mari un procès d’impuissance.
Saint-Simon, dans ses mémoires, donne sur ce procès scandaleux, sur
les dissensions domestiques qui le firent éclater, sur le ridicule
qui l’environna et l’accommodement qui y mit fin, trop tard pour
l’honneur des parties, des appréciations intéressantes. Les amateurs
de scandale peuvent consulter les pièces du procès publié en 2
volumes in -12 Amsterdam, sous le titre de Kumul général des pièces
contenues au procès de M le Marquis de Gères et de Melle de
Mascranny sa femme ; .
La Marquise de Gèvres mourut en 1717, le
Marquis fut reçu duc et pair en 1722 sur la démission de François
Bernard, son père qui mourut à Paris le 1é avril 1739 et fut enterré
aux Célestins.
Le cardinal de Bissy, évêque de Meaux, par
une ordonnance du 3 juillet 1733, institua un vicaire dans l’église
de Gandelu. Un arrêt du conseil d’état du Roi, du 18 août suivant,
attribua deux cents livres à l’établissement de ce vicaire, et, le
cardinal, par son testament du 2 août 1735 lègue, dans le même but,
une somme de cent livres à l’église et paroisse de Gandelu.
François-Joachim, duc de Gèvres , décédé en
1757 eut pour successeur Louis Léon Potier marquis de
Gandelu son frère. Celui -ci avait épousé, le 27 avril 1729,
Eléonore-Marie de Montmorency Luxembourg.
Le Marquisat de Gandelu passa ensuite à leur
fils, Louis-Joachim-Paris Potier de Gèvres né le 9 mai 1733,
marié le 4 août 1758 à Françoise-Marie du Guesclin .
Louis Joachim Potier fut le dernier seigneur de Gandelu il périt
sur l’échafaud révolutionnaire le 19 messidor an III.
Gandelu, à l’époque de la révolution,
faisait partie de généralité de Soissons et de l’élection de
Château-Thierry; sa justice relevait de Château-Thierry, c’était le
chef-lieu d’un doyenné du diocèse de Meaux ; il était compris dans
la circonscription du grenier à sel de la Ferté-Milon . Le château
du connétable de Montmorency n’existait plus, il avait été démoli.
L’Hotel-dieu avait également disparu et il
n’en restait que la place. Le seigneur nommait un administrateur des
biens et le curé faisait tous les ans un rôle des pauvres à qui
l’on distribuait un secours d’argent plus ou moins considérable. La
Maladrerie avait été réuni à l’ordre des chevaliers de st Lazare
; mais le duc de Gèvres avait obtenu un arrêt ordonnant qu ‘elle lui
serait conservée, qu’il en jouirait et que l’argent serait
distribué aux pauvres de la paroisse.
Le chemin de Reims par Gandelu avait cessé, à peu près, d’être
fréquenté depuis la moitié du XVIII ème siècle, il en avait résulté
pour la ville un grand préjudice et le commerce était nul ;
Gandelu en 1790 devint chef lieu de Canton
du district de Château- Thierry ; ce canton formé des communes de
Brumetz, Bussiares, Courchamps, Gandelu, Hautevesnes, Licy-gnon,
Lucy le Bocage, Marigny en Orxois, Monthiers, Saint-gengoulph ,Torcy
et Veuilly la Poterie fut supprimé par la loi du 8 pluviose an IX et
toutes les communes, sauf Marigny et Lucy le bocage furent
reportées par arrêté du 3 vendémiaire an X dans le canton de Neuilly
st Front
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