L'histoire

à

Gandelu

           

 

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 DE JEAN DE MONTMIRAIL A GAUCHER DE CHÂTILLON

 


Jacky Boucaret  
Avril  2008

Les notes entre- parenthèses et italiques sont des compléments d'information que je me suis permis d'ajouter au texte initial

Jean de Montmirail 1165 - 1217

Gaucher de Chatillon  vers 1250 - 1328

 

Gaucher d Chatillon Croisade d'Egypte

Gaucher de Chatillon

 

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Notice historique de Gandelu

annales de la société historique et archéologique de Château-thierry ( parues en 1875)

2 ème partie

Jean de Montmirail, fils d'André, seigneur de la Ferté Gaucher et de Hildiarde, soeur de Hugues d'Oisy, recueillit, outre les successions de son père et de sa mère, l'héritage de son oncle, il était seigneur de Montmirail, la Ferté Ancoul, Tresmes, Gandelu  Oisy, Crève coeur, Bellot, Condé et La chapelle en Brie, Vicomte de Meaux et châtelain de Cambrai, il n'avait pas toutefois la seigneurie de Gandelu en entier, d'autres seigneurs possédaient des fiefs dans tant dans la ville que sur le territoire en dépendant,

Citons d'abord Marguerite de Blois. Après la mort de Hugues d'Oisy

En 1212 il ratifia la charte de Marguerite de Blois (également proriétaire d'un fief à Gandelu) après la mort de Hugues elle épousa Othon, comte de Bourgogne, puis Gauthier d'Avesne. Une partie de la succession de Thibaut VI, comte de Blois, lui étant échue en 1218,Gautier d'Avesne et Marguerite s'engagèrent, par une charte du mois d'août de ladite année, à payer à Blanche, comtesse de Champagne et à son fils,cinq mille livres pour le rachat et les autorisèrent, en cas de non paiement,à saisir « sine misfacere » les fiefs qu ils tenaient d'eux à la Ferté, à Gandelu  et ailleurs, et que Marguerite possédait tant à raison de sa dote que par héritage .

Marguerite contribua à la fondation du couvent de Cerfroid et donna à Félix de Valois et  à Jean de   Matha vingt arpents de bois   pour y construire leur monastère.  Jean de Montmirail ratifia cette donation par une charte du mois de mars 1212.

Vers cette même époque, Rasson ou Raçon de Gavres, chevalier flamand, dont il est souvent parlé dans les chroniques du temps, avait à Gandelu des fiefs qu'il tenait de Gautier d 'Avesnes et de Marguerite. Une charte du mois de février 1210 constate ce jeu de fiefs. Barthelemy, chevalier seigneur d'Avesne et Sibille, sa femme ayant concédé, moyennant vingt livres parisis aux religieux de Longpont, les dîmes, cens et terrages, la terre et tout ce qu'ils possédaient dans la châtellerie  de Gandelu, cette donation est confirmée par les suzerains de Barthélémy, Raçon seigneur de Gavres, bouteiller de Flandre, et Raçon seigneur de Boular, son fils et par Gautier d'Avesne et Marguerite sa femme .

Jean de Montmirail se retira du monde vers  1210 ou 1212 et prit l'habit de religieux à l'abbaye de Lompont . Il y mourut en odeur de sainteté le 25 septembre 1217 il avait de par son mariage avec Helvide de Dampierre fille de Guillaume, connétable de Champagne, Guillaume, mort jeune, Jean dont nous parlerons plus loin Mathieu, Elisabeth, religieuse au Mont-Dieu de Montmirail, Félice  mariée en 1211 à Hellin de Wavrin, et Marie, qui épousa en 1212 Enguerrand III sire de Coucy.

Jean II avait partagé avec ses frères et sœur, lors de son l'entrée en religion de son père, les biens délaissés par celui-ci. Le Château et une partie de la seigneurie de Gandelu lui furent attribués; sa soeur Félice eut aussi des terres et des droits importants dans l'étendue de la seigneurie.

Les « feoda Campanix », dont il ne reste malheureusement que des extraits fort incomplet, citent le seigneur de Montmirail parmi les grands fondateurs de champagne:ils mentionnent aussi Félice d'Oisy et le seigneur de Pleurs comme possédant des fiefs à Gandelu .

Ce seigneur de Pleurs est Eustache 1er de Conflans, seigneur de Conflans, d'Estoge et de Mareuil. Il avait ces fiefs de Gandelu et de Tresmes, du chef de sa femme Marie, dame de Plaiotre (Pleurs) de Montmort et d’Auger. Le P.Anselme dit qu'elle était fille de Hugues, seigneur desdits lieu qu'elle avait été mariée avant l'an 1200 et qu'elle était veuve en 1226. Mais à quelle famille appartenait Hugues de Montfort? d'ou lui venaient les fiefs de Gandelu  et de Tresme? Nous n'avons pu le découvrir .

Jean  1er de Montmirail avait fait de nombreux dons à l'abbaye de Longpont; il lui avait donné, entre autres choses, une maison sise dans le château de Gandelu et quelques menues dîmes.

Jean II devenu maître de la seigneurie, chercha querelle aux religieux ; n'osant pas attaquer ouvertement les actes fait par son père, il s'opposa à ce que les frères fissent faire à leur maison les réparations nécessaires. On vit alors le vieux chevalier venir avec les ouvriers dans la ville dont il avait été seigneur, les aider dans leurs travaux et porter des tuiles dont ils avaient besoin pour refaire la toiture. On le vit aussi, pour épargner aux religieux les insultes des ribauds, se charger lui même de recueillir les dîmes et aller de maison en maison, un panier à la main chercher les aulx qui revenaient au couvent. L'ail de Gandelu était déjà renommé au XIIIème siècle .

Après la mort de son père Jean II se montra plus conciliant; il fit un arrangement avec l'abbaye de Longpont. Les religieux lui cédèrent la maison que leur avait donné Jean 1er ainsi que les ribauds, les hostises  des poules de coutume et des terrages  qui avaient appartenu à Odon le Pot ; ils reçurent en échange, une rente annuelle de deux muids  de blé froment à la mesure de Gandelu et jean les autorisa à acheter une maison en dehors des murs ( partie nommée le village ) pour y rentrer leur dîme  et leur avoine , il leur permit également d'y avoir un serviteur non marié, entretenu par eux, qui serait exempt de taille et de tous autres devoirs envers la seigneurie de Gandelu

 Jean II d'Oisy épousa Elisabeth, veuve du seigneur d'Amboise, fille de Marguerite de Blois et de Gauthier d'Avesne. Il devint comte de Chartres du chef de sa femme et mourut en 1240 sans laisser d'enfants; ses biens propres revinrent à Mathieu et à Félice d’Oisy .

Mathieu, seigneur de Montmirail et d'Oisy, après la mort de son frère, châtelain de cambrai etc. donna aux frères de la trinité de Cefroid, pour repos de son âme, quarante arpents de bois touchant à ceux qu'ils possédaient déjà dans les bois de Cerfroid; il mourut après 1261.
Félice d'Oisy, sa soeur, avait eu deux enfants de son mariage avec Hellin de Wavrin; les fiefs qu'elle avait à Gandelu passèrent ,par alliance ,ou autrement dans la famille de Gavres.

Rasson de Gavres, dont nous avons déjà parlé, avait dans son fief une partie des bois de Cerfroid  qu'il avait donné en arrière fief à Pierre Tristan, seigneur de Passy-en-Valois . Celui-ci relevait du comté de Valois pour presque tous ses biens ; il reconnut,par une charte du mois de mai 1239,qu'il ne pouvait faire sortir de la main de Thibaut, comte de Champagne, les bois de Cerfroid, les quarante sols de cens qu'il en payait à Raçon de Gavres et le pré au dessous de St Martin .

Vers le même temps, Raoul de Gandelu fonda une chapelle dans le cimetière de Gandelu (question  sans réponse : ou se trouvait le cimetière à cette époque?). Raoul était bailli de Bourges en 1238 et en 1240; nous ignorons à quelle famille il appartenait

Rasson de Gavres, seigneur de Lidekerq, racheta en 1254, des frères de la Trinité de Cerfroid, quatre muids de blé sur les moulins de Pupas (Il reste aujourd’hui des secteurs du cadastre nommés « pré de Pipa »  les « cotes de pipa » et « ailleries de Pipa » de part et d'autre de la D22) et sur le vivier sous Gandelu et huit livres sur le tonlieu de ladite Ville. Que marguerite de Blois leur avait donné anciennement ; il leur concéda en échange, tant en son nom qu'en celui de ses frères ,de sa soeur et de ses neveux, quatre muids de terre sur le terroir de Brumetz. La charte qui constate cette transaction offre un grand intérêt, car elle appelle les droits de Marguerite, de jean et Mathieu de Montmirail, de Rasson et d'Arnoulph de Gavres sur la terre de Gandelu

Pupas, dont parle cette charte est le nom de la colline qui décline vers le rû du Rône; le vivier dessous Gandelu est le vivier dame Sainte (Aujourd’hui dépendance du moulin du Rhône) .

Rasson de Gavres était chevalier de Gandelu en 1273.Un sceau de lui est appendu à une charte de cette année .C'est un sceau rond, type équestre , bouclier aux armes ( trois lions). Autour se trouve la légende suivante ;  SIGILLUM RASONIS DE GAVRES MILITIS DE GANDELUS ;

Guillaume d'Acy, seigneur de Nogent l'Artaud, qui avait, par sa femme Mathilde ou Mahaut, des fiefs

  à  Gandelu, racheta, comme l 'avait fait Rasson de Gavres, ses droits seigneuriaux possédés  par les religieux. Une charte de 1261 constate qu'il a racheté du prieur et du couvent de Reuil un four bannal , le forage, des cens et des coutumes qu'ils avaient à Gandelu et Guillaume  déclare, tant en son nom qu'en celui de sa femme et de ses successeurs, qu'il tiendra ces droits ,redevances et coutumes en fief et hommage lige de Thibaut, roi de Navarre, comte de Champagne et de Brie, en augmentation du fief qu'il avait déjà à Gandelu et dans la châtellenie.

Guillaume d'Acy ne conserva pas longtemps ces fiefs de Gandelu; il fut forcé de les vendre pour acquitter ses dettes; mais comme ces biens faisaient partie des propres de sa femme, il abandonna à celle-ci, pour la dédommager, deux cent ou neuf  vingt livrées de terre à tournois; à Nogent l'Artaud et à  Sézanne  cette somme  représentait moitié de la valeur des fiefs de Gandelu et de Marigny qui avaient été aliénés.

Une charte de 1265 porte encore les sceaux de Guillaume d'Acy et de Mathilde.

Sceau de Guillaume: un chevalier armé et monté, écusson à une fasce brisée d'un lambel à cinq pendants mouvant du chef S.......O:DNI:DE:NOG.....TAU. Contre sceau, écu aux armes de la fasce:+CONTRAT GUILLRLMI MILITIS

Sceau de Mathilde: ogival de 60 millimètres. Dame debout tenant un oiseau au poing, accotée de deux roses. S MATILDIS.DNE DE...NOGENTO ERTAUDI .

Parmi les chevaliers tenant des arrière-fiefs à Gandelu , nous trouvons en 1271, Jehan du petit moulin. Au mois de janvier de la dite année, il abandonna ,de concert avec sa femme ,aux religieux de longpont ,xvIII deniers de cens qu'il prenait sur les maisons leur appartenant dans la ville de Gandelu. Le petit Moulin, au XV siècle ,n'était plus un fief et était soumis aux coutumes. On lit dans un compte de recettes et de dépenses de la châtellenie en 1415: « de messire Geoffroy de St Gobert  pour un courtil qui fut petit moulin une mine d'avoine et un chapon « 

La famille de Gavres, dans la seconde moitié du  13ème siècle, possédait le château et la majeure partie de la châtellenie de Gandelu.

Un Rôle de vassaux relevant de la châtellenie de Château-Thierry donne à cet égard des renseignements intéressants, il a malheureusement été altéré par l'humidité et plusieurs passages sont effacés. Ce rôle n'est pas daté  mais il paraît avoir été fait de 1272 à 1276;

« en la chatelerie de château thierri;... c'est li fiez que messire ......sires de ...... dequerque ,escuiers, tient de madame la Roine...........sa part des bois, entour VIIIxx et VIII arpents de bois . Entour IIII arpens de pré. De V parz et demi des censes et des cens sous Gandeluz et des apendances les II parz . Sa part des gelines à Brumes , des vinaiges, des aveines ,des cens et des aveines de Gandelus et des chapons et des gélines de V parz et demie les II parz.

«  c est li fié que Jehan d'escornai escuiers ient de madame la Roine de Navarre. Sa forte maison de Gandeluz, sa part de la ville et de la joustice grande et petite, le tiers de ... entour XIIxx arpents de bois sa part dou bois de Cefroid, VI muis et XIII setiers que bief que avene  de terres qui séent entour les granches de Gandelus. Autour VI arpents de prés, sa part des censes de Gandelus et de Marigni et Veli et chapons et des gélines......XLsetiers d'aveine....XIII gelines .

« sa part des vins dou ban .... de Gandelus et es apendances, sa part des arrière fief de Gandelus o Bonneil et à Marigni et es apendances, sa part des arrière fief de Gandelus et des apendances , sa part qu'i a à villiers sous Marne « 

« C'est li fié qu Races chevaliers sires de Guavres tient de madame la Roine en nom des hoirs de Champagne? De Xi parties dou marchie dou tonnins et de la foire de Gandeluzlune partie .De III cens et XLIIIarpens de bois autour IIII vins et III arpens et demi de sa part .Autour II arpens de prez. De V parz et demi des censes et des cens desouz Gandeluz ,et des apendances une partie .des gelines de Brumes ,des  vinaiges ,des aveines et des aveines de Gandeluz et des chapons et des gélines de Gandeluz de V parz et demie lune .De Monsterl la voorie et de ....Mont et de ....lan la voorie et de duisis et la voorie et le gruage de ces IIII leux et la justice grante et prtite de gandeluz des apartenances et ces leux devan diz, de V parties et deme lune, ou arrière fief en homes et en femes de cors qui furent  en ces viles et qui sont tresprte en ceste  partie don pont de brumes ou tele partie « 

il ressort de ce rôle que la mouvance de Gandelu avait été détachée du château de Meaux et reportée au château de Château-Thierry. Ce changement avait eu lieu probablement au temps de Jean de Montmirail. Remarquons aussi que Gandelu avait, dès 1275, foire et marché et que la plupart des fiefs que nous verrons plus tard  mouvoir du château de Gandelu en dépendent déjà.

A la fin du 13ème  la famille de Gavres disparait de Gandelu .

Oudard de Chambly devint, par acquisition, seigneur de Gandelu ; il n'eut d'abord qu'une partie  de la seigneurie . Jean de Gavres était encore en 1292 châtelain de Gandelu; c'est ce que prouve une charte du mois de juin de ladite année, constatant que Jehan de Gavres, chevalier, sire d'Escornay, châtelain de Gandelu, permet aux religieux de Longpont de faire édifier un mur de pierres derrière leur maison .

Oudard de chambly racheta à peu tous les fiefs de Gandelu ; il possédait aussi une partie de la seigneurie de Coupru qu'il vendit , en 1292 ,à l'abbaye de notre dame de Soissons .

Il céda en 1302 , la terre de Gandelu avec le château  toutes les dépendances à Philippe le Bel qui le donna, bientôt après , avec d'autres domaines, à Gaucher de Chatillon et de Crécy en Brie. La vente  eu lieu moyennant deux mille livres tournois de rente perpétuelles; mais, en attendant que cette rente pût   être assise  en terres, le roi assigna à Oudard de Chambly deux mille cinq cent livres de rente annuelle sur les moulins et la taille de la ville de Rouen;.

Quelques années  plus tard, le fisc répéta contre Oudard de Chambly les cinq cent livres de rente payée en supplément et celui-ci fut condamné  par arrêt rendu au grand conseil de Vincennes à restituer au domaine du royaume « tout ce qil avait reçu outre  les deux mille livres tournois par an ».

Il y avait eu en effet, à la mort le Philippe le Bel , une grande réaction contre les libéralités faites par les rois à leurs favoris . Une ordonnance du 29 juillet 1318 portant révocation de tous les dons faits depuis Saint-Louis, désigne spécialement tout ce que :

     wPierre,seigneur de Chambly

     Hue de Bouville et les enfants de jean Bouville

     toute la lignée des Machaus, Guillaume Plote ,les hoirs Gillaume de Nogaret et les Guillaume de Plaisieu

     hugues d'Angers

     les hoirs Oudard de Chambly et les enfants de la dame de Néaufle  ou leur devanciens

tiennent et tenu des dons du Roi .

Oudard de Chambly avait fondé une chapelle à Gandelu, pendant qu'il était seigneur  de cette terre mais cette chapelle ne fut pas amortie et la création demeura sans effet ( ici on parle d'une troisième chapelle en plus de l'église  sans la situer exactement ).

Gaucher de Châtillon , comte de Crécy et de Poricéan est célèbre dans l'histoire du XIV ème siècle .il avait été nommé connétable de champagne en 1266; Philippe le bel, pour le récompenser de la valeur dont il avait fait preuve à la désastreuse journée de Courtrai ( 1302) (On appelle ainsi la sanglante bataille de Courtrai,  la Journée des Éperons d'or où les Français furent vaincus par les Flamands, le 11 juillet 1302.  La chevalerie française, sur laquelle avait porté tout le poids de la bataille, n'avait pas encore essuyé un pareil désastre. Les éperons d'or des vaincus furent recueillis par les Flamands et suspendus en trophée dans la principale église de Courtrai. De là vint le surnom donné à cette journée.) lui donna la charge de connétable de France  vacante  par la mort de Raoul de Nesles qui, avait perdu la vie dans cette bataille. Nous ne suivrons pas Gaucher de Châtillon dans sa carrière militaire et politique  (Gaucher de Châtillon né vers 1249 à Châtillon sur Marne est mort en 1329  Gaucher V de Châtillon est tout d'abord châtelain  de Châtillon sur Marne, comte de Crécy la chapelle et de Château Porçien, seigneur en 1289 de Rosoy, de Crêvecoeur, Pontarcy, et de Gandelu , connétable  de Champagne en 1284, puis connétable de France  1302-1329. On peut noter que Gaucher V de Châtillon est connétable de France sous cinq règnes successifs ce qui est assez rare pour être mentionné. Il a en charge de faire respecter les testaments de trois rois  Louis X de France, Philippe V de France et Charles IV de France.  il fut le principal ministre de Louis X )  ; nous n'avons qu'a rappeler ici les actes relatifs à Gandelu . Les chartes  qui nous restent de lui constatent des libéralités par lui faites aux frères de Cerfroid  et de Longpont, ou des  conventions  avec  ces religieux.

Au mois d'août 1310 il accorde aux religieux de Cerfroid le droit d'usage et de Pâturage dans les bois de cerfroid et dans les parties appelées «les usaires de Gandelu » et les usaires de « pais » et leur permet de couper  le « bois mort ou vif pour édifier et pour ardoir en leur maison »  il leur donne en même temps dix sept arpents de terre arable amortis sur le terroir de Brumetz, en réservant  pour lui et ses héritiers la justice, la seigneurie et la souveraineté (charte du vendredi  devant Pâques fleuries MCCCX).

Au mois de décembre 1312, il fait un échange avec ces mêmes frères. Giles Baumel de Chouy, écuyer  et Marie ,sa femme  leur avait vendu quatre setairs et plein mine de grain, quatorze sols de cens à Brumetz et quatorze gélines de fouage qu’il tenait à foi et hommage du château de Gandelu. Gaucher reprend ces cens  et redevances  et donne aux religieux une maison. à Brumetz avec toutes ses dépendances.

En janvier 1318 il autorise l'abbé du couvent de Longpont à faire construire une maison sur la porte de la ville contiguë à la maison qu'ils avaient à Gandelu. Cette porte avec le bâtiment qui la surmontait  a été démolie il y a une trentaine d'année (texte écrit vers  1875).

Enfin, en octobre 1320, il céda au couvent de Cerfroid le tréfond  de 25 arpents de bois dans la forestelle de Brumetz en échange de dix livres tournois que Jean de Corrobert avait donné aux religieux sur la taille au cense de Gandelu ; il se réserve la garenne, la justice et la seigneurie.

Gaucher de Châtillon fit construire  le moulin de Gandelu ( c'est ce que constate une charte de 1315 relative à un échange entre Charles comte de Valois et le prieuré et couvent de St Arnold de Crépy.Les prieur et couvent de St Arnould cèdent au comte de Valois une terre qu'ils avaient et qui s'étendait  depuis le milieu du pont de Gandelu jusqu'au chemin existant au bas des collines  du côté de Chézy  et conduisait de Brumetz à Vinly( secteur de la fontaine Cottru )  ;ils livrent cette terre avec tous ses droits.

La construction de ce Moulin, les travaux faits pour retenir les eaux du Clignon  lui  suscitèrent des difficultés avec le prieuré de st Arnould  de Crépy qui était seigneur de Chézy en Orxois et avec le comte de Valois. Le prieur et les religieux de st Arnould prétendaient que le moulin avait été édifié sur leur terrain, que le pont dépendait de leur seigneurie de Chézy et que la retenue des eaux leur portait préjudice. Le comte de Valois prit fait et cause pour le prieuré comme seigneur suzerain, et le roi de Navarre pour Gaucher de Châtillon. Des arbitres furent nommés  pour trancher le différent

«  accordé est entre mons de Valloys d'une part et le connétable d'autre part  que mons de vallery et mons du Chatelet iront à Gandeluz sur le pont et sur la chaucée par-devers Chesy en Aussoys et déclarons leur sentence que il donnèrent autrefois pour le contenz  qui estoit des diz  pont et chaucée entre les deux mons .le comte de Valloys et Mons  le connétable dessus diz.; accordé est entre les procureurs de Mons de Navarre et Monsle connétable d'une part et mons de Wall  et le prieuré de st Arnould de Crespi d'autre part  que sur tous les descorz  mens entre lesdites parties  tant pour le moulin de Gandelu z et pour lescluse et pour le cours de liaue tresmue quan plusieurs prises et autres contenz que il ont et peuvent avoir que lesdiz Mons.De Navarre et connétable ont été le vidame de Laonnois et lesditz  Mons;

De Wall et prieur  ont élu le seigneur de Valery ,liquel deu  eleu iront aus lieus contentieux et aus lieus voisins la ou il leur semble bon soit anquerront ,appelées les parties,de tous les descorz dessus diz tant en saisine comme en propriété et pourront de toutes diffinir et terminer et sentencier de quoy il  seront à accors et se il sont en descoz il termineront et prononceront par le conseil que ils auront de Mons .Le comte de Curens et tendra leur prononciation faite en la matière dessus dite comme chose jugée en la cour de France.Et en l'espérance de cest accord continuent les parties le jour que il avoyent en cest parlement à lautre parlement aus jours de la baillie de Sanliz et demorront les choses contencieuses en lestat ou elles sont sans  préjudice des parties « 

Gaucher de Châtillon fut  marié trois fois ; en 1281 à Isabelle de Dreux qui mourut en 1301; puis à Helisende de Vergi, veuve  du comte de Vaudemont, morte en 1312; enfin à Isabeau, veuve de Thibaut II de Lorraine, il mourut en 1329 laissant de son premier mariage Gaucher, Jean Hugues Jeanne, Marie  et Isabeau et du second mariage Gui.