Les notes entre-
parenthèses et italiques sont des compléments d'information que
je me suis permis d'ajouter au texte initial
Jean de Montmirail 1165 - 1217
Gaucher de Chatillon vers 1250 - 1328
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Gaucher d Chatillon Croisade d'Egypte
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Gaucher de
Chatillon |
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Notice historique de
Gandelu
annales de la société
historique et archéologique de Château-thierry ( parues en 1875)
2 ème partie
Jean de Montmirail, fils d'André, seigneur
de la Ferté Gaucher et de Hildiarde, soeur de Hugues d'Oisy,
recueillit, outre les successions de son père et de sa mère,
l'héritage de son oncle, il était seigneur de Montmirail, la Ferté
Ancoul, Tresmes, Gandelu Oisy, Crève coeur, Bellot, Condé et La
chapelle en Brie, Vicomte de Meaux et châtelain de Cambrai, il
n'avait pas toutefois la seigneurie de Gandelu en entier, d'autres
seigneurs possédaient des fiefs dans tant dans la ville que sur le
territoire en dépendant,
Citons d'abord Marguerite de Blois.
Après la mort de Hugues d'Oisy
En 1212 il ratifia la charte de Marguerite
de Blois (également proriétaire d'un fief à Gandelu) après la mort
de Hugues elle épousa Othon, comte de Bourgogne, puis Gauthier d'Avesne.
Une partie de la succession de Thibaut VI, comte de Blois, lui étant
échue en 1218,Gautier d'Avesne et Marguerite s'engagèrent, par une
charte du mois d'août de ladite année, à payer à Blanche, comtesse
de Champagne et à son fils,cinq mille livres pour le rachat et les
autorisèrent, en cas de non paiement,à saisir « sine misfacere » les
fiefs qu ils tenaient d'eux à la Ferté, à Gandelu et ailleurs, et
que Marguerite possédait tant à raison de sa dote que par héritage .
Marguerite contribua à la fondation du
couvent de Cerfroid et donna à Félix de Valois et à Jean de Matha
vingt arpents de bois pour y construire leur monastère. Jean de
Montmirail ratifia cette donation par une charte du mois de mars
1212.
Vers cette même époque, Rasson ou Raçon
de Gavres, chevalier flamand, dont il est souvent parlé dans les
chroniques du temps, avait à Gandelu des fiefs qu'il tenait de
Gautier d 'Avesnes et de Marguerite. Une charte du mois de février
1210 constate ce jeu de fiefs. Barthelemy, chevalier seigneur d'Avesne
et Sibille, sa femme ayant concédé, moyennant vingt livres parisis
aux religieux de Longpont, les dîmes, cens et terrages, la terre et
tout ce qu'ils possédaient dans la châtellerie de Gandelu, cette
donation est confirmée par les suzerains de Barthélémy, Raçon
seigneur de Gavres, bouteiller de Flandre, et Raçon seigneur de
Boular, son fils et par Gautier d'Avesne et Marguerite sa femme .
Jean de Montmirail se retira du monde vers
1210 ou 1212 et prit l'habit de religieux à l'abbaye de Lompont . Il
y mourut en odeur de sainteté le 25 septembre 1217 il avait de par
son mariage avec Helvide de Dampierre fille de Guillaume, connétable
de Champagne, Guillaume, mort jeune, Jean dont nous parlerons plus
loin Mathieu, Elisabeth, religieuse au Mont-Dieu de Montmirail,
Félice mariée en 1211 à Hellin de Wavrin, et Marie, qui épousa en
1212 Enguerrand III sire de Coucy.
Jean II avait partagé avec ses frères
et sœur, lors de son l'entrée en religion de son père, les biens
délaissés par celui-ci. Le Château et une partie de la seigneurie de
Gandelu lui furent attribués; sa soeur Félice eut aussi des terres
et des droits importants dans l'étendue de la seigneurie.
Les « feoda Campanix », dont il ne
reste malheureusement que des extraits fort incomplet, citent le
seigneur de Montmirail parmi les grands fondateurs de champagne:ils
mentionnent aussi Félice d'Oisy et le seigneur de Pleurs comme
possédant des fiefs à Gandelu .
Ce seigneur de Pleurs est Eustache 1er de
Conflans, seigneur de Conflans, d'Estoge et de Mareuil. Il avait ces
fiefs de Gandelu et de Tresmes, du chef de sa femme Marie, dame de
Plaiotre (Pleurs) de Montmort et d’Auger. Le P.Anselme dit qu'elle
était fille de Hugues, seigneur desdits lieu qu'elle avait été
mariée avant l'an 1200 et qu'elle était veuve en 1226. Mais à quelle
famille appartenait Hugues de Montfort? d'ou lui venaient les fiefs
de Gandelu et de Tresme? Nous n'avons pu le découvrir .
Jean 1er de Montmirail avait fait de
nombreux dons à l'abbaye de Longpont; il lui avait donné, entre
autres choses, une maison sise dans le château de Gandelu et
quelques menues dîmes.
Jean II devenu maître de la seigneurie,
chercha querelle aux religieux ; n'osant pas attaquer ouvertement
les actes fait par son père, il s'opposa à ce que les frères fissent
faire à leur maison les réparations nécessaires. On vit alors le
vieux chevalier venir avec les ouvriers dans la ville dont il avait
été seigneur, les aider dans leurs travaux et porter des tuiles dont
ils avaient besoin pour refaire la toiture. On le vit aussi, pour
épargner aux religieux les insultes des ribauds, se charger lui même
de recueillir les dîmes et aller de maison en maison, un panier à la
main chercher les aulx qui revenaient au couvent. L'ail de Gandelu
était déjà renommé au XIIIème siècle .
Après la mort de son père Jean II se montra
plus conciliant; il fit un arrangement avec l'abbaye de Longpont.
Les religieux lui cédèrent la maison que leur avait donné Jean 1er
ainsi que les ribauds, les hostises des poules de coutume et des
terrages qui avaient appartenu à Odon le Pot ; ils reçurent en
échange, une rente annuelle de deux muids de blé froment à la
mesure de Gandelu et jean les autorisa à acheter une maison en
dehors des murs ( partie nommée le village ) pour y
rentrer leur dîme et leur avoine , il leur permit également d'y
avoir un serviteur non marié, entretenu par eux, qui serait exempt
de taille et de tous autres devoirs envers la seigneurie de Gandelu
Jean II d'Oisy
épousa Elisabeth, veuve du seigneur d'Amboise, fille de Marguerite
de Blois et de Gauthier d'Avesne. Il devint comte de Chartres du
chef de sa femme et mourut en 1240 sans laisser d'enfants; ses biens
propres revinrent à Mathieu et à Félice d’Oisy .
Mathieu,
seigneur de Montmirail et d'Oisy, après la mort de son frère,
châtelain de cambrai etc. donna aux frères de la trinité de Cefroid,
pour repos de son âme, quarante arpents de bois touchant à ceux
qu'ils possédaient déjà dans les bois de Cerfroid; il mourut après
1261.
Félice d'Oisy, sa soeur, avait eu deux enfants de son mariage avec
Hellin de Wavrin; les fiefs qu'elle avait à Gandelu passèrent ,par
alliance ,ou autrement dans la famille de Gavres.
Rasson de Gavres, dont nous avons déjà
parlé, avait dans son fief une partie des bois de Cerfroid qu'il
avait donné en arrière fief à Pierre Tristan, seigneur de
Passy-en-Valois . Celui-ci relevait du comté de Valois pour presque
tous ses biens ; il reconnut,par une charte du mois de mai
1239,qu'il ne pouvait faire sortir de la main de Thibaut, comte de
Champagne, les bois de Cerfroid, les quarante sols de cens qu'il en
payait à Raçon de Gavres et le pré au dessous de St Martin .
Vers le même
temps, Raoul de Gandelu fonda une chapelle dans le cimetière de
Gandelu (question sans réponse : ou se trouvait le cimetière
à cette époque?). Raoul était bailli de Bourges en 1238 et en
1240; nous ignorons à quelle famille il appartenait
Rasson de Gavres, seigneur de Lidekerq,
racheta en 1254, des frères de la Trinité de Cerfroid, quatre muids
de blé sur les moulins de Pupas (Il reste aujourd’hui des
secteurs du cadastre nommés « pré de Pipa » les « cotes de
pipa » et « ailleries de Pipa » de part et d'autre de la D22)
et sur le vivier sous Gandelu et huit livres sur le tonlieu de
ladite Ville. Que marguerite de Blois leur avait donné anciennement
; il leur concéda en échange, tant en son nom qu'en celui de ses
frères ,de sa soeur et de ses neveux, quatre muids de terre sur le
terroir de Brumetz. La charte qui constate cette transaction offre
un grand intérêt, car elle appelle les droits de Marguerite, de jean
et Mathieu de Montmirail, de Rasson et d'Arnoulph de Gavres sur la
terre de Gandelu
Pupas, dont
parle cette charte est le nom de la colline qui décline vers le rû
du Rône; le vivier dessous Gandelu est le vivier dame Sainte (Aujourd’hui
dépendance du moulin du Rhône) .
Rasson de
Gavres était chevalier de Gandelu en 1273.Un sceau de lui est
appendu à une charte de cette année .C'est un sceau rond, type
équestre , bouclier aux armes ( trois lions). Autour se trouve la
légende suivante ; SIGILLUM RASONIS DE GAVRES MILITIS DE GANDELUS ;
Guillaume d'Acy,
seigneur de Nogent l'Artaud, qui avait, par sa femme Mathilde ou
Mahaut, des fiefs
à Gandelu,
racheta, comme l 'avait fait Rasson de Gavres, ses droits
seigneuriaux possédés par les religieux. Une charte de 1261
constate qu'il a racheté du prieur et du couvent de Reuil un four
bannal , le forage, des cens et des coutumes qu'ils avaient à
Gandelu et Guillaume déclare, tant en son nom qu'en celui de sa
femme et de ses successeurs, qu'il tiendra ces droits ,redevances et
coutumes en fief et hommage lige de Thibaut, roi de Navarre, comte
de Champagne et de Brie, en augmentation du fief qu'il avait déjà à
Gandelu et dans la châtellenie.
Guillaume d'Acy
ne conserva pas longtemps ces fiefs de Gandelu; il fut forcé de les
vendre pour acquitter ses dettes; mais comme ces biens faisaient
partie des propres de sa femme, il abandonna à celle-ci, pour la
dédommager, deux cent ou neuf vingt livrées de terre à tournois; à
Nogent l'Artaud et à Sézanne cette somme représentait moitié de
la valeur des fiefs de Gandelu et de Marigny qui avaient été
aliénés.
Une charte de 1265 porte encore les sceaux
de Guillaume d'Acy et de Mathilde.
Sceau de
Guillaume: un chevalier armé et monté, écusson à une fasce brisée
d'un lambel à cinq pendants mouvant du chef S.......O:DNI:DE:NOG.....TAU.
Contre sceau, écu aux armes de la fasce:+CONTRAT GUILLRLMI MILITIS
Sceau de Mathilde: ogival de 60 millimètres.
Dame debout tenant un oiseau au poing, accotée de deux roses. S
MATILDIS.DNE DE...NOGENTO ERTAUDI .
Parmi les chevaliers tenant des
arrière-fiefs à Gandelu , nous trouvons en 1271, Jehan du petit
moulin. Au mois de janvier de la dite année, il abandonna ,de
concert avec sa femme ,aux religieux de longpont ,xvIII deniers de
cens qu'il prenait sur les maisons leur appartenant dans la ville de
Gandelu. Le petit Moulin, au XV siècle ,n'était plus un fief et
était soumis aux coutumes. On lit dans un compte de recettes et de
dépenses de la châtellenie en 1415: « de messire Geoffroy de St
Gobert pour un courtil qui fut petit moulin une mine d'avoine et un
chapon «
La famille de Gavres, dans la seconde
moitié du 13ème siècle, possédait le château et la majeure partie
de la châtellenie de Gandelu.
Un Rôle de vassaux relevant de la
châtellenie de Château-Thierry donne à cet égard des renseignements
intéressants, il a malheureusement été altéré par l'humidité et
plusieurs passages sont effacés. Ce rôle n'est pas daté mais il
paraît avoir été fait de 1272 à 1276;
« en la
chatelerie de château thierri;... c'est li fiez que messire
......sires de ...... dequerque ,escuiers, tient de madame la Roine...........sa
part des bois, entour VIIIxx et VIII arpents de bois . Entour IIII
arpens de pré. De V parz et demi des censes et des cens sous
Gandeluz et des apendances les II parz . Sa part des gelines à
Brumes , des vinaiges, des aveines ,des cens et des aveines de
Gandelus et des chapons et des gélines de V parz et demie les II
parz.
« c est li
fié que Jehan d'escornai escuiers ient de madame la Roine de
Navarre. Sa forte maison de Gandeluz, sa part de la ville et de la
joustice grande et petite, le tiers de ... entour XIIxx arpents de
bois sa part dou bois de Cefroid, VI muis et XIII setiers que bief
que avene de terres qui séent entour les granches de Gandelus.
Autour VI arpents de prés, sa part des censes de Gandelus et de
Marigni et Veli et chapons et des gélines......XLsetiers
d'aveine....XIII gelines .
« sa part des vins dou ban .... de
Gandelus et es apendances, sa part des arrière fief de Gandelus o
Bonneil et à Marigni et es apendances, sa part des arrière fief de
Gandelus et des apendances , sa part qu'i a à villiers sous Marne «
« C'est li fié qu Races chevaliers sires
de Guavres tient de madame la Roine en nom des hoirs de Champagne?
De Xi parties dou marchie dou tonnins et de la foire de Gandeluzlune
partie .De III cens et XLIIIarpens de bois autour IIII vins et III
arpens et demi de sa part .Autour II arpens de prez. De V parz et
demi des censes et des cens desouz Gandeluz ,et des apendances une
partie .des gelines de Brumes ,des vinaiges ,des aveines et des
aveines de Gandeluz et des chapons et des gélines de Gandeluz de V
parz et demie lune .De Monsterl la voorie et de ....Mont et de ....lan
la voorie et de duisis et la voorie et le gruage de ces IIII leux et
la justice grante et prtite de gandeluz des apartenances et ces leux
devan diz, de V parties et deme lune, ou arrière fief en homes et en
femes de cors qui furent en ces viles et qui sont tresprte en
ceste partie don pont de brumes ou tele partie «
il ressort de
ce rôle que la mouvance de Gandelu avait été détachée du château de
Meaux et reportée au château de Château-Thierry. Ce changement avait
eu lieu probablement au temps de Jean de Montmirail. Remarquons
aussi que Gandelu avait, dès 1275, foire et marché et que la plupart
des fiefs que nous verrons plus tard mouvoir du château de Gandelu
en dépendent déjà.
A la fin du 13ème la famille de Gavres
disparait de Gandelu .
Oudard de
Chambly devint, par acquisition, seigneur de Gandelu ; il n'eut
d'abord qu'une partie de la seigneurie . Jean de Gavres était
encore en 1292 châtelain de Gandelu; c'est ce que prouve une charte
du mois de juin de ladite année, constatant que Jehan de Gavres,
chevalier, sire d'Escornay, châtelain de Gandelu, permet aux
religieux de Longpont de faire édifier un mur de pierres derrière
leur maison .
Oudard de
chambly racheta à peu tous les fiefs de Gandelu ; il possédait aussi
une partie de la seigneurie de Coupru qu'il vendit , en 1292 ,à
l'abbaye de notre dame de Soissons .
Il céda en 1302 , la terre de Gandelu avec
le château toutes les dépendances à Philippe le Bel qui le donna,
bientôt après , avec d'autres domaines, à Gaucher de Chatillon et de
Crécy en Brie. La vente eu lieu moyennant deux mille livres
tournois de rente perpétuelles; mais, en attendant que cette rente
pût être assise en terres, le roi assigna à Oudard de Chambly
deux mille cinq cent livres de rente annuelle sur les moulins et la
taille de la ville de Rouen;.
Quelques années plus tard, le fisc répéta
contre Oudard de Chambly les cinq cent livres de rente payée en
supplément et celui-ci fut condamné par arrêt rendu au grand
conseil de Vincennes à restituer au domaine du royaume « tout ce qil
avait reçu outre les deux mille livres tournois par an ».
Il y avait eu en effet, à la mort le
Philippe le Bel , une grande réaction contre les libéralités faites
par les rois à leurs favoris . Une ordonnance du 29 juillet 1318
portant révocation de tous les dons faits depuis Saint-Louis,
désigne spécialement tout ce que :
wPierre,seigneur
de Chambly
Hue de Bouville et les
enfants de jean Bouville
toute la lignée des
Machaus, Guillaume Plote ,les hoirs Gillaume de Nogaret et les
Guillaume de Plaisieu
hugues d'Angers
les hoirs Oudard de
Chambly et les enfants de la dame de Néaufle ou leur devanciens
tiennent et
tenu des dons du Roi .
Oudard de
Chambly avait fondé une chapelle à Gandelu, pendant qu'il était
seigneur de cette terre mais cette chapelle ne fut pas amortie et
la création demeura sans effet ( ici on parle d'une troisième
chapelle en plus de l'église sans la situer exactement ).
Gaucher de Châtillon , comte de Crécy
et de Poricéan est célèbre dans l'histoire du XIV ème siècle .il
avait été nommé connétable de champagne en 1266; Philippe le bel,
pour le récompenser de la valeur dont il avait fait preuve à la
désastreuse journée de Courtrai ( 1302) (On appelle ainsi la
sanglante bataille de Courtrai, la Journée des Éperons d'or où les
Français furent vaincus par les Flamands, le 11 juillet 1302. La
chevalerie française, sur laquelle avait porté tout le poids de la
bataille, n'avait pas encore essuyé un pareil désastre. Les éperons
d'or des vaincus furent recueillis par les Flamands et suspendus en
trophée dans la principale église de Courtrai. De là vint le surnom
donné à cette journée.) lui donna
la charge de connétable de France vacante par la mort de Raoul de
Nesles qui, avait perdu la vie dans cette bataille. Nous ne suivrons
pas Gaucher de Châtillon dans sa carrière militaire et politique (Gaucher
de Châtillon né vers 1249 à Châtillon sur Marne est mort en 1329
Gaucher V de Châtillon est tout d'abord châtelain de Châtillon sur
Marne, comte de Crécy la chapelle et de Château Porçien, seigneur en
1289 de Rosoy, de Crêvecoeur, Pontarcy, et de Gandelu
, connétable
de Champagne en 1284,
puis connétable de France 1302-1329. On peut noter que
Gaucher V de Châtillon est connétable de France sous cinq règnes
successifs ce qui est assez rare pour être mentionné. Il a en charge
de faire respecter les testaments de trois rois Louis X de France,
Philippe V de France et Charles IV de France. il fut le principal
ministre de Louis X ) ; nous n'avons qu'a rappeler ici les
actes relatifs à Gandelu . Les chartes qui nous restent de lui
constatent des libéralités par lui faites aux frères de Cerfroid et
de Longpont, ou des conventions avec ces religieux.
Au mois d'août
1310 il accorde aux religieux de Cerfroid le droit d'usage et de
Pâturage dans les bois de cerfroid et dans les parties appelées «les
usaires de Gandelu » et les usaires de « pais » et leur permet de
couper le « bois mort ou vif pour édifier et pour ardoir en leur
maison » il leur donne en même temps dix sept arpents de terre
arable amortis sur le terroir de Brumetz, en réservant pour lui et
ses héritiers la justice, la seigneurie et la souveraineté (charte
du vendredi devant Pâques fleuries MCCCX).
Au mois de décembre 1312, il fait un échange
avec ces mêmes frères. Giles Baumel de Chouy, écuyer et Marie ,sa
femme leur avait vendu quatre setairs et plein mine de grain,
quatorze sols de cens à Brumetz et quatorze gélines de fouage qu’il
tenait à foi et hommage du château de Gandelu. Gaucher reprend ces
cens et redevances et donne aux religieux une maison. à Brumetz
avec toutes ses dépendances.
En janvier 1318
il autorise l'abbé du couvent de Longpont à faire construire une
maison sur la porte de la ville contiguë à la maison qu'ils avaient
à Gandelu. Cette porte avec le bâtiment qui la surmontait a été
démolie il y a une trentaine d'année (texte écrit vers 1875).
Enfin, en
octobre 1320, il céda au couvent de Cerfroid le tréfond de 25
arpents de bois dans la forestelle de Brumetz en échange de dix
livres tournois que Jean de Corrobert avait donné aux religieux sur
la taille au cense de Gandelu ; il se réserve la garenne, la justice
et la seigneurie.
Gaucher de
Châtillon fit construire le moulin de Gandelu ( c'est ce que
constate une charte de 1315 relative à un échange entre Charles
comte de Valois et le prieuré et couvent de St Arnold de Crépy.Les
prieur et couvent de St Arnould cèdent au comte de Valois une terre
qu'ils avaient et qui s'étendait depuis le milieu du pont de
Gandelu jusqu'au chemin existant au bas des collines du côté de
Chézy et conduisait de Brumetz à Vinly( secteur de la
fontaine Cottru ) ;ils livrent cette terre avec tous ses
droits.
La construction
de ce Moulin, les travaux faits pour retenir les eaux du Clignon
lui suscitèrent des difficultés avec le prieuré de st Arnould de
Crépy qui était seigneur de Chézy en Orxois et avec le comte de
Valois. Le prieur et les religieux de st Arnould prétendaient que le
moulin avait été édifié sur leur terrain, que le pont dépendait de
leur seigneurie de Chézy et que la retenue des eaux leur portait
préjudice. Le comte de Valois prit fait et cause pour le prieuré
comme seigneur suzerain, et le roi de Navarre pour Gaucher de
Châtillon. Des arbitres furent nommés pour trancher le différent
« accordé
est entre mons de Valloys d'une part et le connétable d'autre part
que mons de vallery et mons du Chatelet iront à Gandeluz sur le pont
et sur la chaucée par-devers Chesy en Aussoys et déclarons leur
sentence que il donnèrent autrefois pour le contenz qui estoit des
diz pont et chaucée entre les deux mons .le comte de Valloys et
Mons le connétable dessus diz.; accordé est entre les procureurs de
Mons de Navarre et Monsle connétable d'une part et mons de Wall et
le prieuré de st Arnould de Crespi d'autre part que sur tous les
descorz mens entre lesdites parties tant pour le moulin de Gandelu
z et pour lescluse et pour le cours de liaue tresmue quan plusieurs
prises et autres contenz que il ont et peuvent avoir que lesdiz
Mons.De Navarre et connétable ont été le vidame de Laonnois et
lesditz Mons;
De Wall et
prieur ont élu le seigneur de Valery ,liquel deu eleu iront aus
lieus contentieux et aus lieus voisins la ou il leur semble bon soit
anquerront ,appelées les parties,de tous les descorz dessus diz tant
en saisine comme en propriété et pourront de toutes diffinir et
terminer et sentencier de quoy il seront à accors et se il sont en
descoz il termineront et prononceront par le conseil que ils auront
de Mons .Le comte de Curens et tendra leur prononciation faite en la
matière dessus dite comme chose jugée en la cour de France.Et en
l'espérance de cest accord continuent les parties le jour que il
avoyent en cest parlement à lautre parlement aus jours de la baillie
de Sanliz et demorront les choses contencieuses en lestat ou elles
sont sans préjudice des parties «
Gaucher de
Châtillon fut marié trois fois ; en 1281 à Isabelle de Dreux qui
mourut en 1301; puis à Helisende de Vergi, veuve du comte de
Vaudemont, morte en 1312; enfin à Isabeau, veuve de Thibaut II de
Lorraine, il mourut en 1329 laissant de son premier mariage Gaucher,
Jean Hugues Jeanne, Marie et Isabeau et du second mariage Gui.
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