D'après un texte du 16
ème siècle ( issu d'une publication de Mr Nusse en 1875) il y
avait sur la place de Gandelu ,à côté de la halle un" quarquant,"
et à la limite de commune ,dans le secteur du "Rone" tout
prés du chemin de Paris à Reims , des
piliers de justice ; cette position indiquait aux voyageurs qu'a
Gandelu les délinquants devaient bien se tenir certains
Gandelusiens nomment encore la parcelle considérée " les
justices " extrait de l'histoire de Gandelu ( voir sur le site )
« A présent n'y a que bailli et gruyer et leurs lieutenants et
non prévost, suivant l'édit de réunion fait en 1563.A la place
de la ville, près la halle, il y a un quarquant ; Et aussi
justice à quatre piliers au bout du terroir dudit Gandelu,
attenant à celui de Coulombs, plusieurs exécutions ont été
faites de délinquants et malfaiteurs qui se sont trouvés en
ladite chastellenie.
Je n'ai pas trouvé de textes concernant les condamnations
décidées par les juges de l'époque "renaissance" mais on peut se
donner une idée des peines infligées en lisant quelques
décisions des juges au début du 19ème siècle soit après la
révolution de 1789 et la publication du code civil en 1810voici
quelques condamnations décidées dans le sud de l'Aisne ou l'on
peut constater que le carcan avait encore son utilité ...
• Charlemagne Tirlet , charcutier à Villers cotterets condamné
aux travaux forcés à perpétuité, flétrissure à la marque TP et
exposition au carcan pour " vol d'argent monnayé dans une maison
habitée avec récidive "
• ²jean louis Bourgeois marchand de meules à lucy le bocage pour
avoir fait usage de billets de commerce faux = 10 ans de travaux
forcés , 200 francs d'amende , marque TF et arrêt exposé sur la
place de château thierry
• Charles Victor Despres laitier à Dampleux; Faux en écriture de
commerce ept ans de travaux forcés 100 francs d'amende ,
exposition au carcan et à la marque des lettres TP
• theodore Lefevre vol d'un manteau , commis il y a 6 ans étant
domestique à gages= 5 ans de réclusion, exposition au carcan et
surveillance de la haute police pendant toute sa vie*
• Nicolas Charles Bifflet vol d'objets de quincaillerie: 5 ans
de travaux forcés ,exposition au carcan
• François Quesnoy agé de 20 ans tentative de vol de charbon de
terre exposition au carcan et surveillance de la haute police
pendant toute sa vie
• Georges -Louis Thuillot enfant de l'hospice de Paris , faux
témoignage en matière civile devant le juge de paix du canton de
Coucy le Château =10 ans de réclusion
• Jean Baptiste martin garde champêtre à Ronchére; abstention
par dons reçu de faire des actes qui entraient dans l'ordre de
ses devoirs et en ne rédigeant pas des actes de procès verbaux =
exposition au carcan et 200 fr d'amendes
• Joséhine Bertaux vol de deux chevaux dans une écurie dépendant
du presbytère de Bezu st Germain = 10 ans de réclusion
• aimée Berthault vol d'une timbale en argent dans une maison ou
elle servait comme domestique à gage = 5 ans de réclusion et
exposition au carcan
• Hypolite Hubert:coups portés volontairement et blessures à sa
femme ayant entraînés la mort travaux forcés à perpétuité ,
marque TP et exposition au carcan
• Magdeleine Maffart ramasseuse de chiffons : tentative
d'incendie volontaire de bâtiments peine de Mort les maires
étaient invités par le préfet à donner lecture des arrêts à la
sortie des messes paroissiales du dimanche
Je n'ai retenu que quelques affaires parmi des centaines de
condamnations en limitant celles prononcées à la peine de mort,
condamnations généralement exécutées très rapidement
On voit que le carcan en place publique était toujours
d'actualité jusqu'en avril 1832 date à laquelle cette pratique
fut légalement abolie . les flétrissures c'est a dire des
marques au fer rouge sur l'épaule des condamnés, elles étaient
en quelque
sorte les casiers judiciaires que les condamnés portaient toute
leur vie du V = vol , T= travaux forcés ; TP = travaux forcés à
perpétuité
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