L'histoire

à

Gandelu

           

 

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 DES ORIGINES A JEAN DE MONTMIRAIL



Jacky Boucaret  
Avril  2008

Les notes entre- parenthèses et italiques sont des compléments d'information que je me suis permis d'ajouter au texte initial

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Notice historique de Gandelu

annales de la société historique et archéologique de Château-Thierry ( parues en 1875)

 1 ère partie

Le bourg de Gandelu est situé sur la rive gauche du  Clignon, à 12 kilomètres sud ouest de Neuilly-saint-front et à 19 km nord-ouest de Château-Thierry. Il a pour dépendances le hameau de Prémant et une partie de celui des Glandons;   la ferme des granges et les moulins du Rône et de Hurteville.

 Le territoire de la commune comprend 4003 hectares ; il est borné au nord par les communes de Brumetz, Chézy en Orxois  et st Gengoulph, à l'Est par celles de Veuilly le Poterie et de Marigny; Cette dernière la borne également au sud. Ses limites à l'ouest sont celles du département de l'Aisne et il confine aux communes de Vaux, Coulombs ,Germigny et Dhuisy (Seine et Marne) .

Gandelu est indiqué dans les documents les plus anciens sous les noms de Gandeluz( 1172), Wandeluz(1198), Vandelux (1201), Vuandeluz (1218), Gandelux (1238), Gandelucus (1254,1261) Castrum de Gandeluco (1303), Gandeluze (1324). Ce nom de Gandeluz, Vandelux paraît dériver des deux mots celtiques cand =tête et luc = bois, forêt (à savoir également que cand en persan = forteresse).

 C'était  la tête des Bois qui séparaient le Pagus Sucessionicus du Pagus Meldensis ; et ce mot de tête peut être pris dans le sens de commencement, soit dans celui de lieu dominant. Les seigneurs de Gandelu ont possédé jusqu'à la révolution le droit de gruerie (droit royal de percevoir une partie des coupes de bois et une portion des amendes, confiscations, etc. prononcées pour abus et malversations dans les bois sujets au droit de gruerie). Sur les bois situés entre Mareuil et la Marne, et ce droit remonte à une époque fort reculée, quelques auteurs, transformant le mot Gandelucus, ont pensé que l'emplacement de Gandelu était occupé dans les temps du paganisme par un bois sacré de grande étendue, lucus grandis autour duquel on avait assemblé plusieurs maisons. Nous n'avons rencontré ce  nomde  Grandislucus dans aucun document du XII et XIII siècles.

 Gandelu, à l'époque où se voient les restes de l'ancien château a du être fortifié de bon heure. Situé à l'extrémité du Pagus Meldensis  (unité territoriale de Meaux) dominant le vieux chemin gaulois de Paris à Reims  (voir article paru dans la Gazette), elle offrait un point de défense et d'observation qui n'était pas sans importance, Un Castrum a été construit et des habitations se sont élevées  sous  son abris ; elles ont été elles mêmes défendues par une enceinte de murs se rattachant au château (voir tour ronde) et l'agglomération s'est complétée. On peut s'en rendre compte, en examinant le plan du cadastre, de l'étendue de l'enceinte fortifiée ; cette partie du cadastre est désignée sous le nom de la ville ; au delà c'est le village.

Gandelu suivit le sort de Meaux, la capitale des Meldes et entra à la même époque que cette ville dans le domaine des comtes de Vermandois.

 Robert de Vermandois, comte de Troyes, possédait en 962 le Comté de Meaux ; L'avait-il eu dans la succession d’Herbert son père ? , Ou s'en était-il emparé par les armes ?  Aucun texte ne l'indique. Quoi qu'il en soit, ce comté fit partie dès lors du domaine des comtes de champagne et de Brie de la maison des Vermandois .

Les comtes étaient Suzerains de Gandelu ; mais n'y avaient pas la seigneurie directe. La ville  et le terroir étaient tenus en fiefs et ces fiefs dans les premiers temps relevaient du château de Meaux.

 Les Vicomtes de Meaux et de La ferté sous Jouarre sont les premiers seigneurs de Gandelu que nous connaissions. Au commencement du 12ème siècle Geoffroy, vicomte de Meaux et de la Ferté étaient seigneur de Gandelu. Nous voyons par des extraits détachés de  l'orbituaire d' Essômes que Geoffroy vicomte de Meaux et de Constances ,sa femme ont fait don à l'abbaye d'Essômes de la chapelle de leur tour de Gandelu et que l'église dudit lieu a été donnée par Buchard  évêque de Meaux à la même Abbaye (On peut  donc penser qu a l'époque  existait  une église  reconstruite en 1554 par Anne de Montmorency et une chapelle qui devait certainement se situer à  l'intérieur de l'enceinte ).

Simon d'Oisy  seigneur d'Oisy  (Pas de Calais ) épousa  Ade, fille et héritière  de Geoffroy ; il devint après la mort de son beau-père, vicomte de Meaux et de la ferté sous Jouarre, seigneur de Gandelu etc... ; il mourut en 1170 laissant Cinq enfants, Hugues, Pierre, Hildiarde et Mathilde

Dans le rôle des vassaux relevant de la « chastellerie de Miauz »  dressé sous Henri 1er, comte de Chamoagne, vers 1172, on trouve : « li vigcontes de la ferté ancoul ,liges et estage et quanquilà Gandeluz et à Tresmes et à la ferté ancoul et à lisy et aus appendices de toz iceis, mis hors li fié leveque de Miauz et de saint Faron »

 Le vicomte dont il est question dans cet article est Hue ou Hugues d'Oisy qui avait succédé à Simon, son père. Marié d'abord à Gertrude, il épousa en seconde Noces Marguerite, fille de Thibaut  le bon, comte de Blois, petite fille de Thibaut le grand, comte de Champagne. Une Charte de Simon, évêque de Meaux, de l'année  1184  nous fait connaître qu'une transaction a eu lieu entre lui et les templiers au sujet d'un droit dusage que ceux-ci prétendaient avoir dans le bois de Cerfroid. Il fut convenu que les frères du temple auraient dans ce bois le même droit d'usage que dans ceux appartenant à leur maison de Moisy (La commanderie et son église existent toujours à Montigny l'allier) et que si le vicomte de Meaux le faisait couper, il devait en laisser une partie pour l'usage des frères. Hugues mourut en 1189 et fut enterré dans l'église du prieuré de Reuil. Son neveu  Jean de Montmirail hérita de la plus grande partie de ses biens.