Les notes entre-
parenthèses et italiques sont des compléments d'information que
je me suis permis d'ajouter au texte initial
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Notice historique de
Gandelu
annales de la société
historique et archéologique de Château-Thierry ( parues en 1875)
1 ère
partie
Le bourg de Gandelu est situé sur la
rive gauche du Clignon, à 12 kilomètres sud ouest de
Neuilly-saint-front et à 19 km nord-ouest de Château-Thierry. Il
a pour dépendances le hameau de Prémant et une partie de celui
des Glandons; la ferme des granges et les moulins du Rône et
de Hurteville.
Le territoire de la commune comprend
4003 hectares ; il est borné au nord par les communes de Brumetz,
Chézy en Orxois et st Gengoulph, à l'Est par celles de Veuilly
le Poterie et de Marigny; Cette dernière la borne également au
sud. Ses limites à l'ouest sont celles du département de l'Aisne
et il confine aux communes de Vaux, Coulombs ,Germigny et Dhuisy
(Seine et Marne) .
Gandelu est indiqué dans les documents
les plus anciens sous les noms de Gandeluz( 1172), Wandeluz(1198),
Vandelux (1201), Vuandeluz (1218), Gandelux (1238), Gandelucus
(1254,1261) Castrum de Gandeluco (1303), Gandeluze (1324). Ce
nom de Gandeluz, Vandelux paraît dériver des deux mots celtiques
cand =tête et luc = bois, forêt (à savoir également que
cand en persan = forteresse).
C'était la tête des Bois qui
séparaient le Pagus Sucessionicus du Pagus Meldensis
; et ce mot de tête peut être pris dans le sens de
commencement, soit dans celui de lieu dominant. Les seigneurs de
Gandelu ont possédé jusqu'à la révolution le droit de gruerie (droit
royal de percevoir une partie des coupes de bois et une portion
des amendes, confiscations, etc. prononcées pour abus et
malversations dans les bois sujets au droit de gruerie).
Sur les bois situés entre Mareuil et la Marne, et ce droit
remonte à une époque fort reculée, quelques auteurs,
transformant le mot Gandelucus, ont pensé que
l'emplacement de Gandelu était occupé dans les temps du
paganisme par un bois sacré de grande étendue, lucus grandis
autour duquel on avait assemblé plusieurs maisons. Nous n'avons
rencontré ce nomde Grandislucus dans aucun document du
XII et XIII siècles.
Gandelu, à l'époque où se voient les
restes de l'ancien château a du être fortifié de bon heure.
Situé à l'extrémité du Pagus Meldensis (unité
territoriale de Meaux) dominant le vieux chemin gaulois
de Paris à Reims (voir article paru dans la Gazette),
elle offrait un point de défense et d'observation qui n'était
pas sans importance, Un Castrum a été construit et des
habitations se sont élevées sous son abris ; elles ont été
elles mêmes défendues par une enceinte de murs se rattachant au
château (voir tour ronde) et
l'agglomération s'est complétée. On peut s'en rendre compte, en
examinant le plan du cadastre, de l'étendue de l'enceinte
fortifiée ; cette partie du cadastre est désignée sous le nom de
la ville ; au delà c'est le village.
Gandelu suivit le sort de Meaux, la
capitale des Meldes et entra à la même époque que cette ville
dans le domaine des comtes de Vermandois.
Robert de Vermandois,
comte de Troyes, possédait en 962 le Comté de Meaux ; L'avait-il
eu dans la succession d’Herbert son père ? , Ou s'en était-il
emparé par les armes ? Aucun texte ne l'indique. Quoi qu'il en
soit, ce comté fit partie dès lors du domaine des comtes de
champagne et de Brie de la maison des Vermandois .
Les comtes étaient Suzerains de Gandelu
; mais n'y avaient pas la seigneurie directe. La ville et le
terroir étaient tenus en fiefs et ces fiefs dans les premiers
temps relevaient du château de Meaux.
Les Vicomtes de Meaux et de La ferté
sous Jouarre sont les premiers seigneurs de Gandelu
que nous connaissions. Au commencement du 12ème siècle
Geoffroy, vicomte de Meaux et de la Ferté étaient seigneur
de Gandelu. Nous voyons par des extraits détachés de l'orbituaire
d' Essômes que Geoffroy vicomte de Meaux et de Constances ,sa
femme ont fait don à l'abbaye d'Essômes de la chapelle de leur
tour de Gandelu et que l'église dudit lieu a été donnée par
Buchard évêque de Meaux à la même Abbaye (On peut donc
penser qu a l'époque existait une église reconstruite en 1554
par Anne de Montmorency et une chapelle qui devait certainement
se situer à l'intérieur de l'enceinte ).
Simon d'Oisy seigneur d'Oisy (Pas
de Calais ) épousa Ade, fille et héritière de Geoffroy
; il devint après la mort de son beau-père, vicomte de Meaux et
de la ferté sous Jouarre, seigneur de Gandelu etc... ; il mourut
en 1170 laissant Cinq enfants, Hugues, Pierre, Hildiarde et
Mathilde
Dans le rôle des vassaux relevant de la
« chastellerie de Miauz » dressé sous Henri 1er,
comte de Chamoagne, vers 1172, on trouve : « li vigcontes de la
ferté ancoul ,liges et estage et quanquilà Gandeluz et à Tresmes
et à la ferté ancoul et à lisy et aus appendices de toz iceis,
mis hors li fié leveque de Miauz et de saint Faron »
Le vicomte dont il est question dans cet article est Hue
ou Hugues d'Oisy qui avait succédé à Simon, son père.
Marié d'abord à Gertrude, il épousa en seconde Noces
Marguerite, fille de Thibaut le bon, comte de Blois, petite
fille de Thibaut le grand, comte de Champagne. Une Charte de
Simon, évêque de Meaux, de l'année 1184 nous fait connaître
qu'une transaction a eu lieu entre lui et les templiers au
sujet d'un droit dusage que ceux-ci prétendaient avoir dans le
bois de Cerfroid. Il fut convenu que les frères du temple
auraient dans ce bois le même droit d'usage que dans ceux
appartenant à leur maison de Moisy (La commanderie et
son église existent toujours à Montigny l'allier) et
que si le vicomte de Meaux le faisait couper, il devait en
laisser une partie pour l'usage des frères. Hugues mourut en
1189 et fut enterré dans l'église du prieuré de Reuil. Son
neveu Jean de Montmirail hérita de la plus grande
partie de ses biens.
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