Voici la suite de l'histoire de Gandelu
avec la construction du château renaissance , la reconstruction de
l'église et certainement la période ou notre village rayonna le
plus. Anne de Montmorency y fut pour beaucoup .
Les notes entre-
parenthèses et italiques sont des compléments d'information que
je me suis permis d'ajouter au texte initial
Anne de Montmorency 15 mars 1493 - 1567

Portrait du
connétable Anne de Montmorency au musée du Louvre - Paris
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Notice historique de
Gandelu
annales de la société
historique et archéologique de Château-Thierry ( parues en 1875)
5 ème
partie
Les dons
successifs faits par les rois jettent un peu de confusion dans
la succession des seigneurs de Gandelu au commencement du
16ème siècle Jean Lallier figure dans le procès -verbal
de réformation de la coutume de Vitry comme seigneur de Gandelu.
Il avait pou femme Anne Lemaître
Il céda à cens les moulins de Gandelu et de
Dame-sainte qui jusque là avaient fait partie du domaine du Château
et pris des arrangements avec le seigneur de Villers
(Villers le Vaste ?) au sujet du bois compris dans la gruerie
de Gandelu.
En 1526, François 1er fit don à Madeleine de
Savoie, à l'occasion de son mariage avec Anne, duc de Montmorency
(Anne de Montmorency élevé avec François premier il est son
favori, fait prisonnier avec le roi à la bataille de Pavie en 1525 ;
partisan de la paix avec Charles quint il est écarté du pouvoir en
1541 puis rappelé par Henri II il se montre intangisant en matière
de religion et pousse le roi à persécuté les protestants. En 1557
il participe à la bataille de ST Quentin contre les troupes
espagnoles de Philippe II il est blessé et capturé. Sous françois II,
il est à nouvel écarté du pouvoir puis rappelé par Catherine de
Médicis à l'avènement de Charles IX ; il succombe en 1567 des suites
d'une blessure lors de la bataille de St Denis ou il
affrontait Condé), de la baronnie de Fère en Tardenois et
des seigneuries de Gandelu et de St Ulier
La seigneurie de Gandelu n'était pas entière
; Une partie était entre les mains de Philippe Chabot, deuxième
fils de Jacques Chabot seigneur de Jarnac et de Brion.Philippe
Chabot s’était attaché à François premier alors qu'il n'était que
comte d'Angoulême; le roi se montra d'une grande bienveillance
envers lui et le nomma successivement: gouverneur du duché de Valois
le 28 octobre 1524 amiral de France le 23 mars 1525 et gouverneur
de Bourgogne Sa terre de Buzançais fut érigée en comté par lettres
données à Marseille, au mois de novembre 1533.
Plus tard, François 1er fit racheter,
moyennant vingt mille livres tournois par Guillaume Prud’homme,
son conseiller et général de finances » toute telle part que le
comte de Buzançais avait en la terre de Gandelu « et
cette part resta au nom de Guilhomme Prud’homme jusqu'à la mort de
celui-ci. Le roi donna alors cette partie de la seigneurie de
Gandelu à Marie de Montchenu, damoiselle de Massy pour la
récompenser « des bons et recommandables services qu'elle avait
faits et continuait à faire à la reine et à sa fille Marguerite de
France « (lettres patentes du mois de mars 1543.Ces lettres furent
entérinées à la cour des comptes le 19 mars et les trésoriers de
France donnèrent le 22 du même mois, leur assentiment à la prise de
possession. Les lettres du roi et les deux autres pièces ont été
publiées dans les annales de la société historique de
Château-thierry.
Un compte des dépenses et recettes de la
terre et seigneurie et chastellerie de Gandelu pour 1553-1554
(compte troisième que rend Anthoine Bourgeois, receveur de la terre
,seigneurie et chastellerye de Gandelus a hault et puissant
seigneur monseigneur messire Anne de Montmorency, pair, connétable
de France seigneur en partie de Gandelu, pour ung ab commençant au
jour sainte Marie Magdelaine l’an mil cinq cent cinquante trois et
finissant à pareil jour mil cinq cens cinquante quatre) fait
connaître que mademoiselle de Massy n'avait pas tout à fait la
moitiè de la seigneurie. Le connétable de Montmorency possédait,
outre une moitié « trois parts, à un quart dont les huit font le
quart » Il finit par réunir tout le domaine ; à Courchamp, il
n'avait aussi que la moitié et les trois parts de huit à un quart;
le surplus appartenait à Nicolas de Rony qui lui céda en 1554. Le
connétable de Montmorency fit reconstruire l'église de Gandelu. Les
bâtiments du château étaient en mauvais état; il fit réparer ceux
qui pouvaient être conservés et fit édifier à côté, dans l'ancienne
enceinte, un nouveau château composé d'un corps d'hôtel et de deux
pavillons. Les travaux commencèrent en 1554; cette date est indiquée
par un article du compte cité plus haut: ( A esté payé à un messager
pour avoir venu à Gandelu de Meaux apporter une missive et un
pourtraict pour reddifier le château dudit GandeluVI soy tournois
) .
Les travaux étaient terminés en 1564 ; un
autre compte de recettes et dépenses pour l'année 1564 ( compte
treiziesme que rend Anthoine Bourgeois, receveur de la terre
seigneurie et chastellerie de Gandeluz, a hault et puissant
seigneur monseigneur Anne de Montmorency, duc pair et connestable de
France,seigneur de Gandeluz.....depuis le dernier jour de décembre
mil cinq cens soixante trois jusqu’à pareil jour ensuyvant mil cinq
cens soixante quatre ) donne des détails intéressants su les
frais de construction. La maçonnerie seule du corps d'hôtel et d'un
des pavillon, ( du côté du cimetière ) a coûté 14,917 livre 18 s.8d
. Le pavillon, du côté de l'église, a été élevé sur l'emplacement
d'un autre faisant partie des anciens bâtiments. La plupart des
ouvriers charpentiers, menuisiers, etc...étaient de
Fère-en-tardenois. Ce sont ceux probablement qui avaient travaillé
au château que le connétable venait de faire construire dans cette
ville. Les charpentes ont été fournies par la forêt de Fère. Nous
ajouterons que les pierres ont été extraites sur le terroir de
Gandelu ; il y avait, en effet, quatre carrières dépendant de la
seigneurie; une près de Saint-Martin le pauvre et du chemin de
Gandelu à Marigny; deux à la montagne d’heurteville et la quatrième
près du chemin du Château, à la maladrerie.
Il ne reste plus des bâtiments de ce château
qu'une partie du mur du pavillon, du côté de l'église, et le mur de
la terrasse. Ce château construit dans le style renaissance, offrait
un bel aspect; le dessin en a été publié dans les annales de la sté
historique de Château-thierry en 1870.
Le connétable de Montmorency mourut, âgé de
74 ans, au mois de novembre 1567
Cinq ans auparavant la princesse de Condé
était venue chercher un refuge à Gandelu et y était accouchée. Elle
avait quitté Meaux pour aller habiter le château de Muret «
c'était, dit M Antony Poilleux, le jour de Pâques 1562; elle
rencontra à Lizy sur Ourcq une procession ; ses pages raillèrent les
ecclésiastiques et les assistants les poursuivirent jusqu'à la
litière de leur maîtresse qui effrayée, se trouva indisposée et
accoucha à Gandelu de deux enfants dont l'un ne vécut que deux
jours l'autre, Charles, ( de Bourbon ; il fut cardinal
archevêque de Rouen: voir article dans la gazette et sur le
site) mourut à trente et un an. Après être relevée de ses
couches, elle se retira à Muret.
La chronique novennaire donne une autre
version de cet incident; la princesse aurait été épouvantée de
quelques cavaliers sortis de Château-Thierry, qui la pensèrent
perdue sur le chemin d'Orléans ou elle allait pour y trouver le
prince son mari.
Charles, cardinal de Bourbon, mourut le 30 juillet 1594 en son hôtel
du faubourg st Germain à Paris. C'était le chef du tiers parti. Sur
sa mort, raconte Pierre de l'Estoile, furent semées à Paris les
suivantes médisances que j'ai recueillies entre beaucoup d'autres :
Les durets et
maître Guillaume ont perdu leur maître à ce coup, c'est à eux de
dire un sept psaume, la France ne perd pas beaucoup
Madeleine
de Savoie «comme ayant le pouvoir de tous et chacun des biens,
terres et seigneuries délaissées par le trèpas de son époux, le
connétable de Montmorency, fit, le 4 mars 1582, l'aveu et le
dénombrement de la terre de Gandelu » la copie collationnée de cet
aveu n'a pas moins de 46 pages in-folio. Nous citerons quelques
passages qui donnent des détails intéressants sur l'état de Gandelu
à cette époque.
« Tenons et avouons tenir nument et sans
moyens de très haut et très illustre et très magnanime prince
Monseigneur François, frère unique du roi, duc d'Anjou, d'Alençon
d'Evreux et de château- Thierry, notre terre, seigneurie et
chastellerie de Gandelu, ses appartenances et dépendances, fief et
seigneurie de Courchamp, tant en fief qu'en membre fief et autres
droits.. » Château à pavillon et toits, aussi à plusieurs corps
d'hôtel de présent couvert d'ardoises, pressoir, colombier et
estables couverts de tuiles, un petit jardin et à arbre, cour,
puits, le tout fermé et enclos de murailles et fossés à l'entour,
ces pourtours d'icelui devant la porte du pavillon une terrace
servant d'aisance et autre aisance depuis ce lieu jusqu'à la rue
allant dudit Gandelu à Prémant et en laquelle aisance nul n'a droit
par ce que icelle nous appartient pour en disposer à notre plaisir.
Auquel pressoir à vin qui est dans la cour du château les habitants
de Gandelu et Prémant sont tenus aller préparer leurs vins.
« Les droits de la justice haute,
moyenne et basse de ladite château, terre et seigneurie de Gandelu,
ses appartenances et dépendances, pour l'exercice de laquelle sont
crées en ladite chastellerie, un présent, bailli, lieutenant,
greffier et sergent qui résident en la ville de Gandelu ;
« lesquels connaissent de tous cas
appartenans à connoistre à tels juges de châtellerie,dont ledit
prévost a en premier lieu la connoissance des des nobles de ladite
chatellerie ensemble de nos droits et la réformation dudit prévost
et de ce qui est au-dedans dudit bailliage .
« Lesquels Prévost et bailli ou leurs
lieutenants exercent leur juridiction par chacune semaine de l'an en
ladite ville de Gandelu, savoir: notredit bailli le jour de lundi et
le Prévost le jour de samedi ;
« au bailli appartient la correcion et
réformation des appellation interjetées des sentences dudit prévost
ou son lieutenant et des mairies de justice de Courchamps,
saint-Jangoul,Vinly et Boullerre,étant de la châtellerie et sujet à
la réformation dudit bailli qui tient son assise chacun audit
Gandelu ,ou sont tenus assister lesdits prévost et maires dessus
dits, sujet audit bailli,aussi notre procureur fiscal de nostre
chastellerie,les sergents ordinaires d'icelle et des mairies
susnommées le gruyer de la chastellenie et les sergents et officiers
de la gruerie pour ouir les réformations,injonctions et ordonnances
qui leur sont faites par ledit bailli et rèpondre aux plaintes qui
font contre eux .
« A présent n'y a que bailli et gruyer
et leurs lieutenants et non prévost, suivant l'édit de réunion fait
en 1563.A la place de la ville, près la halle, il y a un quarquant
; Et aussi justice à quatre piliers au bout du terroir dudit Gandelu,
attenant à celui de Coulombs, plusieurs exécutions ont été faites de
délinquants et malfaiteurs qui se sont trouvés en ladite
chastellenie.
« Sous la justice sont institués par le
bailli ou son lieutenant, le procureur fiscal prèsent, les maires,
greffiers et sergents de ville ci après déclarées, savoir: à
Saint-Gangoul, un maire, un greffier, un sergent; à Vinly, un maire,
un greffier et un sergent ; à Courchamps, un maire, greffier et
sergent.
« Dans la limite de la seigneurie sont
crées clercs, jurés, notaires sous les provisions que nous leur
baillons. A présent sont pourvues trois personnes et peuvent
recevoir tous contrats permis aux parties de contracter, étant deux
notaires ensemble. Pour la délivrance des grosses, un tabellion juré
est constitué par le bailli «
Coutume. « La ville de Gandelu est de
toute ancienneté ville de loy ou les créanciers d'aucunes dettes
peuvent faire saisir et arrêter leurs débiteurs au-dedans de ladite
ville et entre les quatre portes d'icelle sous les obligations et
contrats authentiques, même en vertu de cédules confessées ou non
confessées et pour les sommes portées par lesdites obligations,
contrats et cédules; lesquelles personnes ainsi saisies et arrêtées,
sont tenues en telle prohibition qu'elle ne sauraient sortir hors de
la ville sans avoir premièrement payé ou avoir congé du juge qui a
connoissance dudit arrest ou du créancier, sur peine de nous payer
l'amende de soixante sols ou autre amende arbitraire en laquelle il
est condamné «
Marchés. »En ladite ville de Gandelu, il
y a une halle étant assise au carrefour du lieu entre quatre portes
ou se tient marché le jeudi de chaque semaine, commençant de dix à
onze et finissant de trois à quatre heures après midi, ou plusieurs
habitants de la ville ou autres du plat pays circonvoisin d'icelle
exposent leurs marchandises en vente, tant au-dedans de ladite hall
qu'à l'environ d'icelle «
Foires. » Aussi deux foires, la première
le jour de la st Michel au mois de septembre, l'autre le jour de la
sainte Catherine au mois de novembre, ayant chacune foire trois
jours franc, à savoir la veille et le lendemain, durant lesquels
jours les taverniers sont tenus de mettre hors leur vin et
chandelle de cire, sur peine d'amende; tous les débiteurs ayant
cette liberté que durant iceux jours leurs créanciers ne peuvent les
faire arrêter ni emprisonner sur peine de soixante sols d'amende et
des dépens dommages-intrêts «
gruerie : « droit de gruerie qui se
consiste et étend entre Mareuil,La Ferté et Nanteuil étant sur la
rivière de la marne allant de Nanteuil au port de Luzancy,retournant
au long du ru de courry droit à l'Hôpital de Sablonnières , Duisy,Vendress,Tremes
,Fury,Crosny,l'hôpital de Moisy et fontaine Louvois ,l'étang de
Bourneville jusques au ru d'Alant en retournant contre mont,ainsi
que ledit ru se comporte jusqu'au pont du moulin de Rully,en
retournant droit à Chevillon,saint – Gengoul,Vinly,Lucy-le-bocage ,
Coupru,Domptin et Charly,en retournant au bois Marie et à
Nanteuil-sur-Marne . Dans les limites de la gruerie sont assis et
situés Coulombs,Cretigny,Vaux,Bussières, Brumoisel, Herville,
Montigny-lalier, Moisy-le-temple, Fulaines, Cerfroy, Louveri, Chezy-en-
Orxois, Chevillon, Saint-jeangoulx, Vinly, Veuly, Buissières ,Coupru,
Domptin, Marigny, Villiers-sur-Marne, Bézu-le-Guéry,
Monthereil-aux-lyons, Sablonnières, Genevroy et Duisy dont le gruyer
à toute juridiction «
Nous laissons de côté les droits de taille,
tonlieu, forage, rouage etc... dont nous avons déjà parlé. La
taille n'était plus représentée par une somme fixe; le produit
variait suivant le chiffre de la population, les hommes et femmes
mariés payaient 12 deniers, les femmes veuves 6 deniers, sous peine
de 7 ou 6 deniers, sous peine de d'amende. Les habitants de Gandelu,
Prèmant le Glandon, Fontenay. Le Rosne et st Martin le pauvre y
étaient soumis. Le seigneur avait, en outre , droit de corvée pour
la réparation des chemins, droit de ban pour la vente de son vin
,droit de péage dans l'étendue de la châtellenie ,dont étaient
exempts les habitants de Château-Thierry , Chézy-l'Abbaye , la
Ferté-Gaucher ,la Ferté-Milon, Jouarre-les-Nonains, Montmirail,
Coulombs , Gaignes, Mareuil, la Ferté, Neuilly st front , Oulchy le
Chastel; Braine ,Coincy- l'Abbaye, St Giles et Bazoches . La rivière
le Clignon lui appartenait depuis le petit moulin, sur la
seigneurie de Vinly jusqu'à Cerfroy. Enfin il avait à Cerfroy
,comme représentant les fondateurs, certains droits honorifiques.
Le domaine du château comprenait la ferme
des Granges, celle de l'écluse à Gandelu, celle de Prémant, 734
arpents de bois dans la forêt de Passy et de Chézy,deux garennes,
etc....
Gandelu avait sa mesure particulière et les
habitants de Marigny de Lucy-le- Bocage ,de Cerfroy et de Vinly
étaient tenus d'étalonner leurs mesures à grains et d'ajuster leurs
aunes sur les étalons de Gandelu . Les habitants de Marigny et de
Brumetz étaient sujets au guet au château de Gandelu. Marigny
devait, en outre, pendant la durée des foires, fournir quatre hommes
de garde qui étaient nourris par le seigneur de Gandelu.
Ajoutons, pour terminer, qu'il y avait à Gandelu, une maladrerie et
un Hôtel -Dieu. Ces deux établissements étant de la fondation des
seigneurs, avaient les protections et sauvegarde du seigneur, qui
donnait les provisions toutes les fois qu'il à y avait vacance
d'administrateurs. Le seigneur avait aussi certains droits
honorifiques à Cerfroy .
De nombreux fiefs mouvaient encore, à cette
époque de la Châtellenie de Gandelu : le fief de la Maison du Pré à
Montigny-l’allier, le fief, terre et seigneurie de st Gengoulph,
avec l’arrière fief de Bonneil; le fief, terres et seigneurie de
Marigny, avec plusieurs arrière-fiefs; les fiefs de
Villiers-sur-Marne, de Vaurichard et de Boulerre; enfin le fief des
Voiries de Montreuil aux Lions.
Madeleine de Savoie mourut en 1586. Elle
laissait de son Mariage avec Anne de Montmorency, François, Henri,
Charles, Gabriel, Guillaume, Eléonore, Jeanne, Catherine, Marie,
Anne, Louise, et Magdeleine.
Guillaume de Montmorency, seigneur de
Thore, avait reçu, dans la succession de son père la terre et
seigneurie de Gandelu
Marié en premières noces à Eléonore d’Humières
qui mourut en 1563 sans laisser d’enfants, il épousa en secondes
noces Anne de Lalain dont il eut une fille, Madeleine, mariée le 19
juin 1597 à Henri de Luxembourg, duc de Piney.
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